Impressions
Voila c'est fini. Tous les francais sont repartis pour retrouver leur mere-patrie et me voici de nouveau, seule, dans ce grand pays. Durant tout leur sejour, j'avais le sentiment qu'il serait dur de revenir a l'ecriture de ce blog. Et pourquoi ? Parce que d'une, j'ai pris conscience, par leur presence, que je m'etais incroyablement bien adaptee a la vie aux Etats-Unis, rendant moins evident mon besoin de raconter, de parler sur ce blog, et de deux, de facon completement contradictoire, m'etre replongee pendant un mois dans ma culture et mes references francaises ne me donnait pas envie de repartir "a l'assaut" de la grande Amerique... et donc de la raconter...
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Et puis tout simplement, le grand tourbillon de ce dernier mois, m'a laissee " a sec', comme devant une grand page blanche...
Je vous rassure un peu, je sens revenir le besoin de vous faire partager encore certaines de mes observations bien francaises sur la societe americaine... Mais, je ne peux ni me mentir, ni vous mentir, quelque chose a change... Je verrai donc avec le temps comment les choses vont evoluer...
Il est un sujet dont je voulais vous entretenir depuis un certain temps, un long sujet qui devrait prendre plusieurs articles... les petits americains, ou plutot comment un enfant est eleve ici.
De part ma nouvelle grande carriere de nounou, j'ai une vue imprenable sur la famille americaine. Bien qu'imprenable, elle n'est pas exhaustive, dans la mesure ou mes observations se limitent a l'approche de 4 familles. Bien qu'elles soient differentes, certaines constantes s'en degagent. De plus, ma position privilegiee de substitut de maman me permet d'observer les autres familles, notamment au playground, l'aire de jeux, haut lieu de socialisation pour les bambins, et les parents aussi... sans oublier les nounous !
Les premiers qui, malgre mon peu d'experience dans le baby-sitting, se sont laisses seduire par mon accent francais et ont cru en mon potentiel de nounou sont Kyia et Richard, qui m'ont confie deux soirs par semaine Kasota, aujourd'hui agee de 2 ans 1/2.
Etre nounou, ici, est un vrai boulot, a plein temps, pour lequel les parents demandent de l'experience, des references, des diplomes comme le brevet de secourisme (ou mieux un diplome de prof ou d'une ecole de nounou), une voiture et surtout une grande disponibilite. Certaines annonces frisent le ridicule tant elles demandent de qualifications. Je comprends tout a fait que les parents veulent s'assurer qu'ils vont confier leur enfant a quelqu'un de bien, mais ces annonces traduisent aussi l'extreme recherche de la "toute securite" des parents. Comme dans tout ici, qu'il soit question de voitures ou d'enfants, c'est le "risque zero " qui l'emporte. Ainsi, lors d'un deuxieme entretien avec cette famille (dont je suis depuis tres proche et que j'aime particulierement), les parents m'ont demande ce que je ferais en cas de tremblement de terre car Portland est une zone a ... haut risque. (Oui c'est vrai, mais j'essaie de ne pas y penser.) Un peu de bon sens m'a permis de les rassurer sur ma capacite a reagir en pareille situation.
Transition toute trouvee, meme si cela ne s'applique pas a cette famille-la, pour pointer le fait que les americains, en general, n'ont pas de bon sens. Ils prennent des lecons sur tout. Ce que j'avais pris au depart comme, au choix, de la modestie, ou une simple et saine soif d'apprendre, n'est en fait que la manifestation d'un gros manque de sens pratique, d'instinct, en un mot de culture. J'etais en effet medusee par le nombre de cours qui pouvaient exister, allant de la cuisine, au dressage de chien, en passant par les rencontres entre mamans pour s'echanger des conseils...mais aussi cours de tricot, cours de sport bien sur, cours de langues... Toutes sortes de cours que nous avons egalement en France, mais ici, tres sincerement, ca ressemble a de la boulimie... comme un besoin de s'occuper a tout prix, de rencontrer des gens, "de se socialiser", de creer un sujet de discussion... J'ai meme entendu parler d'un cours pour apprendre a parler a son chat !! Non, serieusement.
J'ai meme observe un matin, alors que je me promenais avec Kasota dans un parc, une armee de mamans poussant fierement les memes rutilantes poussettes dernier cri a 3 roues motrices, sortant vraisemblablement d'un cours en plein air... car que feraient sinon 10 mamans, uniformisees jusqu'a la poussette, au pas de charge, sur un terrain de tennis a 11h du matin ?
Je vous laisse en suspens avec cette profonde interrogation et reviens tres bientot vous livrer d'autres observations de nounou...
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Et puis tout simplement, le grand tourbillon de ce dernier mois, m'a laissee " a sec', comme devant une grand page blanche...
Je vous rassure un peu, je sens revenir le besoin de vous faire partager encore certaines de mes observations bien francaises sur la societe americaine... Mais, je ne peux ni me mentir, ni vous mentir, quelque chose a change... Je verrai donc avec le temps comment les choses vont evoluer...
Il est un sujet dont je voulais vous entretenir depuis un certain temps, un long sujet qui devrait prendre plusieurs articles... les petits americains, ou plutot comment un enfant est eleve ici.
De part ma nouvelle grande carriere de nounou, j'ai une vue imprenable sur la famille americaine. Bien qu'imprenable, elle n'est pas exhaustive, dans la mesure ou mes observations se limitent a l'approche de 4 familles. Bien qu'elles soient differentes, certaines constantes s'en degagent. De plus, ma position privilegiee de substitut de maman me permet d'observer les autres familles, notamment au playground, l'aire de jeux, haut lieu de socialisation pour les bambins, et les parents aussi... sans oublier les nounous !
Les premiers qui, malgre mon peu d'experience dans le baby-sitting, se sont laisses seduire par mon accent francais et ont cru en mon potentiel de nounou sont Kyia et Richard, qui m'ont confie deux soirs par semaine Kasota, aujourd'hui agee de 2 ans 1/2.
Etre nounou, ici, est un vrai boulot, a plein temps, pour lequel les parents demandent de l'experience, des references, des diplomes comme le brevet de secourisme (ou mieux un diplome de prof ou d'une ecole de nounou), une voiture et surtout une grande disponibilite. Certaines annonces frisent le ridicule tant elles demandent de qualifications. Je comprends tout a fait que les parents veulent s'assurer qu'ils vont confier leur enfant a quelqu'un de bien, mais ces annonces traduisent aussi l'extreme recherche de la "toute securite" des parents. Comme dans tout ici, qu'il soit question de voitures ou d'enfants, c'est le "risque zero " qui l'emporte. Ainsi, lors d'un deuxieme entretien avec cette famille (dont je suis depuis tres proche et que j'aime particulierement), les parents m'ont demande ce que je ferais en cas de tremblement de terre car Portland est une zone a ... haut risque. (Oui c'est vrai, mais j'essaie de ne pas y penser.) Un peu de bon sens m'a permis de les rassurer sur ma capacite a reagir en pareille situation.
Transition toute trouvee, meme si cela ne s'applique pas a cette famille-la, pour pointer le fait que les americains, en general, n'ont pas de bon sens. Ils prennent des lecons sur tout. Ce que j'avais pris au depart comme, au choix, de la modestie, ou une simple et saine soif d'apprendre, n'est en fait que la manifestation d'un gros manque de sens pratique, d'instinct, en un mot de culture. J'etais en effet medusee par le nombre de cours qui pouvaient exister, allant de la cuisine, au dressage de chien, en passant par les rencontres entre mamans pour s'echanger des conseils...mais aussi cours de tricot, cours de sport bien sur, cours de langues... Toutes sortes de cours que nous avons egalement en France, mais ici, tres sincerement, ca ressemble a de la boulimie... comme un besoin de s'occuper a tout prix, de rencontrer des gens, "de se socialiser", de creer un sujet de discussion... J'ai meme entendu parler d'un cours pour apprendre a parler a son chat !! Non, serieusement.
J'ai meme observe un matin, alors que je me promenais avec Kasota dans un parc, une armee de mamans poussant fierement les memes rutilantes poussettes dernier cri a 3 roues motrices, sortant vraisemblablement d'un cours en plein air... car que feraient sinon 10 mamans, uniformisees jusqu'a la poussette, au pas de charge, sur un terrain de tennis a 11h du matin ?
Je vous laisse en suspens avec cette profonde interrogation et reviens tres bientot vous livrer d'autres observations de nounou...